De Cadres Stressés à Famille Nomade : L'Histoire des Martin
• Monde • Interview avec Sophie et Thomas Martin

De Cadres Stressés à Famille Nomade : L’Histoire des Martin

Comment avez-vous décidé de tout plaquer ?

Sophie : [rire] C’est venu d’une crise de larmes de notre fille Emma, en fait. Elle avait 8 ans à l’époque. Un soir, elle nous a dit qu’elle ne nous voyait jamais, que même le week-end on était sur nos téléphones. Ça nous a fait l’effet d’une claque.

Thomas : On était dans cette routine métro-boulot-dodo depuis 10 ans. Moi dans la finance, Sophie dans la pub. On gagnait bien notre vie, mais on ne la vivait pas vraiment.

Et vous avez pris la décision du jour au lendemain ?

Sophie : Non, pas du tout ! On a d’abord essayé de “mieux organiser notre temps”. [elle mime des guillemets] Mais un voyage de trois semaines en Thaïlande a tout changé. On a vu des familles qui vivaient différemment, qui éduquaient leurs enfants en voyageant.

Thomas : Le déclic, c’était de voir Emma s’épanouir complètement. Elle qui était timide à Paris, elle parlait à tout le monde, apprenait des mots en thaï, posait mille questions sur tout.

Comment vos proches ont-ils réagi ?

Sophie : Mal ! [éclats de rire] Ma mère pensait qu’on était devenus fous. “Mais l’école ? Mais votre carrière ? Mais la retraite ?” Les classiques, quoi.

Thomas : Mes collègues ne comprenaient pas. Pour eux, c’était un suicide professionnel. Mais franchement, quand tu vois ton gamin s’éteindre et ta famille se déliter, tu te dis que le vrai suicide, c’est de continuer comme ça.

Concrètement, comment vous vous êtes organisés ?

Sophie : On a tout vendu : l’appart, les voitures, presque tous nos meubles. On a gardé quelques cartons chez mes parents. On a créé un blog pour partager nos expériences et petit à petit, on a commencé à en tirer un revenu.

Thomas : J’ai aussi gardé quelques clients en freelance. Le digital, c’est génial pour ça. Tant qu’il y a du wifi, tu peux bosser de n’importe où.

Et les enfants dans tout ça ?

Sophie : Emma fait l’école à distance, avec le CNED. Et Lucas, qui a 5 ans, apprend naturellement. Il parle déjà trois langues !

Thomas : Ce qui est fou, c’est de voir à quel point ils sont devenus adaptables. Un jour on est dans un ryokan au Japon, le lendemain dans une famille d’accueil au Vietnam. Et eux, ils trouvent ça normal.

Des regrets ?

Sophie : [réfléchit] Le plus dur, c’est la famille. Les grands-parents qui vieillissent, les anniversaires manqués… Mais on rentre régulièrement en France.

Thomas : Moi, aucun regret. Quand je vois mes anciens collègues toujours dans leur course effrénée, je me dis qu’on a fait le bon choix. On vit avec moins, mais on vit mieux.

Un conseil pour ceux qui vous lisent ?

Sophie : N’attendez pas d’être “prêts”. On ne l’est jamais vraiment. Si ça vous démange, commencez petit. Un mois, deux mois… Testez.

Thomas : Et surtout, ne vous comparez pas aux autres. Chacun son chemin. Nous, on a choisi le voyage, mais le changement peut prendre plein de formes différentes.

Et la suite ?

Sophie : [sourire complice avec Thomas] On vient d’acheter un van qu’on va aménager. L’Europe en van pendant un an, ça nous tente bien !

Thomas : Avec peut-être un projet de ferme pédagogique après. Mais chut, c’est encore secret ! [rires]

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