À 65 ans, elle découvre le backpacking : L'histoire de Martine
• Asie du Sud-Est • Interview avec Martine Dubois

À 65 ans, elle découvre le backpacking : L’histoire de Martine

Martine, comment une grand-mère de 65 ans se retrouve à faire du backpacking en Asie ?

[Ajustant son sac à dos usé] Tu vas rire, mais tout est parti d’une dispute avec ma fille ! Elle me disait que j’étais “trop vieille” pour garder ses enfants toute seule. Ça m’a vexée, mais surtout, ça m’a fait réfléchir. Si j’étais “trop vieille” pour ça, j’étais peut-être aussi “trop vieille” pour réaliser mes rêves ?

Vous aviez déjà voyagé avant ?

Les voyages organisés classiques, tu sais, les clubs où tu restes entre Français. Mon mari n’aimait pas trop l’aventure. Après son décès, il y a trois ans, je me suis retrouvée seule dans ma grande maison, à regarder des documentaires sur Arte.

Et le déclic ?

Un soir, je suis tombée sur une émission sur le Vietnam. Il y avait cette mamie locale de 80 ans qui faisait encore son marché en barque. Je me suis dit : “Mais qu’est-ce que je fous dans mon canapé ?” Le lendemain, j’ai acheté un billet pour Hanoï. Ma fille a cru que j’avais pété un câble !

Les premiers jours ont dû être difficiles…

[Éclat de rire] J’étais terrorisée ! Le premier soir dans mon auberge de jeunesse, j’ai pleuré. Je me sentais tellement décalée avec tous ces jeunes. Mais tu sais quoi ? Ce sont eux qui sont venus vers moi. Ils m’appelaient “Mamie Martine” et me demandaient des conseils de vie.

Comment votre famille a réagi ?

Au début, c’était la panique. Ma fille voulait appeler l’ambassade ! Maintenant, elle est fière de moi. Mes petits-enfants me voient comme une super-héroïne. Le petit dernier dit que sa mamie est une “exploratrice”.

Qu’est-ce qui vous a le plus surprise dans cette aventure ?

La gentillesse des gens. Partout où je vais, on prend soin de moi. Les jeunes backpackers me protègent, les locaux m’invitent chez eux. J’ai même appris à conduire un scooter au Vietnam ! [Elle montre fièrement une cicatrice au genou] Ça, c’est mon souvenir de Hoi An !

Des moments difficiles ?

Bien sûr. La solitude parfois, les douleurs au dos, la fatigue. Mais tu sais ce qui est magique ? C’est que chaque difficulté me fait me sentir vivante. Quand tu as 65 ans, la société te fait croire que tu dois te mettre en retrait. Moi, je n’ai jamais été aussi active !

Comment financez-vous tout ça ?

Ma petite retraite d’institutrice et la vente de ma maison. J’ai tout mis dans un studio que je loue en France, et ça me permet de vivre correctement ici. En Asie, avec 1000€ par mois, tu vis comme une reine !

Un message pour les seniors qui vous lisent ?

[Son regard devient sérieux] N’attendez pas ! On croit toujours avoir le temps, mais c’est faux. Si vous avez un rêve, même fou, foncez. L’âge n’est qu’un chiffre. Moi, j’ai appris à utiliser Instagram à 65 ans pour partager mes voyages !

Des projets pour la suite ?

[Ses yeux pétillent] L’Amérique du Sud ! Je pars dans deux mois. J’ai déjà un petit groupe de backpackers qui veut m’accompagner. Tu vois, maintenant c’est moi qui inspire les jeunes !

Un dernier mot ?

Oui : merci à ma fille de m’avoir dit que j’étais “trop vieille”. Sans ça, je serais encore dans mon canapé à regarder les autres vivre. Maintenant, c’est moi qu’on regarde à la télé ! [Elle montre son passage récent dans un reportage]

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